Le TEAM BTR à La Bouillonnante

28-04-2010

 

 

Notre TEAM était bien représenté ce WE à la Bouillonnante.

Renaud Sonnet (229è), Christophe Vanden Ghinste (127è) et Simon (SIM) Willems (108è) ont réalisé une belle performance. Première expérience sur la distance pour les 2 premiers et préparation en vue de la PTL pour le 3ème. A souligné également le comportement sportif de NONO, Hervé Nowé, qui a préféré rester auprès de son collègue atteint de crampes et malgré tout, selon ses dires, vivre son plus beau trail : la fraternité entre trailleurs n’est pas un vain mot.

NONO

LE CR DE RENAUD
 
J'ai passé un excellent dimanche !!! Quelle expérience, quelle aventure, tant sportive qu'humaine.
 
Flash back ...
 
Rdv à 6h30 avec Christophe au stade de Nivelles pour faire la route ensemble. Ca commence bien, on est à l'heure tous les deux.
 
Descente (rapide) sur Bouillon, on arrive relativement tôt, il reste de la place pour se garer, on a le temps d'aller chercher son dossard et de se préparer.
 
9h, briefing dans la cour du château, on ne comprend rien pour ne pas changer, hormis le "attention, risque d'incendie en forêt, ne jeter pas vos mégots svp".
 
9h15, la meute est libérée, il était temps, je trépignais de me lancer dans cette aventure. Un dernier 'bonne course' à Christophe et on ne se reverra plus avant l'arrivée.
 
Départ plus que roulant, descente suivie de 2 km de plat le long de la Semois, quasiment les derniers de la journée ...
 
Première petite frayeur, je me tords la cheville dans la première descente, sans bobo, heureusement mais je reste crispé les minutes qui suivent, je ne voudrais pas que l'aventure s'arrête au bout de 4 ou 5 km.
 
Deuxième frayeur, coup de pompe au 7ème km, je dois vraiment me concentrer dans les descentes, je n'avance pas. Je calme le jeu, je marche, me ravitaille, ça descend légèrement, je repars ... Misère je ne serai jamais capable de faire encore 43 km dans cet état ...Et le coup de pompe s'en alla comme il était venu ...
 
Les kilomètres suivants s'enchaînent, tout comme les côtes et les descentes; on arrive rapidement à Frahan (km 12) pour un premier ravito.
 
On repart direction le 22 ème km où nous attendra un ravito léger en eau ... ravito épuisé, plus rien à boire ... heureusement, un brave homme sur le pas de sa porte a pitié de nous et offre ses bouteilles d'eau à l'organisation.
 
Je suis toujours bien, ça discute, tantôt avec des français de Sedan, tantôt avec des Hollandais (pas évident de parler flamad en côte !!), tantôt avec des gars de Bernissart.
 
Rapide calcul, il me reste 3 bonnes heures pour arriver au 39ème, barrière horaire de Frahan, soit 17 km à une moyenne de 6 à l'heure ... no stress ... ça va le faire facilement ...
 
Et c'est là que j'aurais bien fait de me rappeler les sages conseils que Thomas m'avait prodigué la veille : "Si les échelles sont au début, tu es dans le sens facile, sinon, gère, la fin est hard ..." et ... les échelles, je ne les avais toujours pas vues ...
 
Je continue sur ma lancée et passe à la mi - course à une moyenne de 8km/h, très content de moi.
 
Les côtes continuent à s'enchaîner, de plus en plus difficiles, les descentes, idem, la moyenne chute progressivement, je marche de plus en plus ... je commence à galérer ... à souffrir ...
 
Certes, je ne suis pas le seul, je fais course avec un français (organisateur d'un 80 km début juillet), on discute, on se soutient, on se passe, dépasse et repasse ... il souffre des pieds, je souffre des cuisses ...
 
km 34, ça descend légèrement, bouge toi fainéant (me dis-je), essaie de courir un petit kilomètre et puis tu marcheras ... j'ai fait 100 mètres et je marche de nouveau ... je commence à gamberger ... la moyenne descend très, trop, rapidement ... je crains pour la barrière horaire ... je me dis que je ferai une pause à Frahan.
 
5h25 de course, on arrive à Frahan, je suis dans les temps. Je m'assieds, me ravitaille, fais une pause de 10 minutes; je repars, traverse le pont en marchant et arrive au pied d'un mur, il faut presque le monter à 4 pattes !
 
Je craque, je m'assieds à nouveau, je vais abandonner ... J'appelle un ami marathonien pour lui dire, j'avais honte mais j'étais abattu.
 
Il a su trouver les mots, il a su m'engueuler comme il fallait et je repars, j'irai au bout, peu importe le temps à l'arrivée. Je souffre, les copains de route également, on se soutient et on avance comme on peut.
 
km 45, nouveau ravito, pause très rapide, il reste 5 km.
 
Km 48, on arrive au Belvédère, petite pensée pour Christophe qui m'avait dit qu'une fois qu'on y était, l'arrivée était proche ... effectivement une longue descente parsemée d'arbres tombés sur le chemin, de branches qui barrent la route, on passe une fois au dessus, une fois en dessous. J'ai même un doute, sommes nous toujours sur le bon chemin ... et, oui, on débouche sur une route, je reconnais ma voiture ... j'y suis, il ne reste plus que les quelques marches pour arriver au château ...
 
Je les ferai en marchant, applaudi  par des tas de gens, on crie mon nom, Christophe était là, à m'attendre depuis une heure (j'avais les clés de l'auto), je passe la ligne, j'ai les larmes aux yeux ... je suis arrivé au bout !!!
 
Quel dimanche, j'en ai bavé mais quel bonheur ...
 
Combien de fois ne me suis - je pas dit "ils sont fous dans cette région, c'est pas possible de grimper autant, faut être maso, c'est descendre pour remonter encore plus dur après" et pourtant ...
 
... on recommence quand ? où ? ...
 
Merci Christophe pour ta compagnie.