Il était une fois, PATAGONIA

09-06-2011

Il était une fois…

Un début comme forgeron
Yvon Chouinard, le fondateur de Patagonia s’initia à l’escalade en 1953, à l’âge de 14 ans, comme membre du Club de Fauconnerie de la Californie du Sud et dressait des aigles et des faucons à chasser. L’un des adultes qui encadraient les jeunes de ce club, Don Prentice, leur apprit à descendre en rappel dans les falaises pour atteindre les aires des rapaces. Yvon et ses copains se passionnèrent pour ce sport et se mirent à emprunter les trains de marchandises pour se rendre à l’ouest de la vallée de San Fernando, afin de pratiquer sur les falaises de Stony Point, où ils y apprirent finalement à grimper.

Pendant l’hiver, Chouinard allait s’entraîner le week-end à Stony Point et à l’automne et au printemps à Tahquitz Rock au-dessus de Palm Springs. C’est là qu’il rencontra de jeunes grimpeurs du Sierra Club comme T.M. Herbert, Royal Robbins et Tom Frost. Puis, ils émigrèrent de Taquitz au Yosemite pour gravir de plus grandes parois.

Les seuls pitons que l’on trouvait à l’époque étaient fabriqués dans un acier tendre ; ils étaient destinés à n’être utilisés qu’une fois et à rester en place. Mais dans le Yosemite, les ascensions de plusieurs jours nécessitaient des centaines de placements. Après avoir rencontré John Salathé, un grimpeur suisse qui avait déjà fabriqué des pitons en acier plus dur, à partir d’essieux de vieux modèles de Ford A, Chouinard décida de fabriquer son propre matériel, des pitons réutilisables. En 1957, il acheta dans une brocante une forge à charbon, une enclume de 60 kg, quelques tenailles et des marteaux et apprit à forger par lui-même.

Il réalisa ses premiers pitons à partir d’une lame récupérée sur une moissonneuse et s’empressa de les utiliser pour sa première ascension de la cheminée Lost Arrow et la face nord de Sentinel Rock au Yosmite avec T.M. Herbert.

Puis, il se construisit un petit atelier dans l’arrière-cour de chez ses parents à Burbank, près de Los Angeles. Comme la plupart de ses outils étaient transportables, il pouvait donc partir surfer tout le long de la côte californienne de Big Sur à San Diego, avec tout son matériel dans la voiture. Après une session de surf, il portait son enclume sur la plage et découpait des pitons angulaires avec un ciseau à froid et un marteau avant de repartir sur une autre plage.

Au cours des années suivantes, il passa ses hivers à forger des pitons et d’avril à juillet, il partait dans les parois du Yosemite, puis en plein cœur de l’été, allait grimper sur de plus hauts sommets, au Wyoming, au Canada ou dans les Alpes pour revenir au Yosemite à l’automne jusqu’à ce que la neige tombe. Il gagnait sa vie en vendant le matériel qu’il fabriquait, depuis le coffre de sa voiture. Cela ne rapportait pas grand-chose. Pendant des semaines, à cette époque, il vécut avec moins d’un dollar par jour. Un été, avant de partir dans les Rocheuses, il acheta deux cartons de boîtes de nourriture pour chat un peu cabossées dans un magasin de produits déclassés à San Fransisco. En plus de la nourriture pour chat, il s’alimenta avec du porridge, des pommes de terre, des écureuils et des porcs-épics.

Au Yosemite, Chouinard et ses amis étaient surnommés les Valley Cong. Lorsque les deux semaines de camping autorisé étaient dépassées, ils échappaient aux gardes du parc, en se cachant dans les blocs au-dessus du Camp 4. Ils étaient particulièrement fiers du fait que grimper en rocher ou en cascade de glace n’avait aucune valeur économique pour la société, ils se sentaient rebelles. Leurs héros étaient Muir, Thoreau, Emerson, Gaston Rebuffat, Ricardo Cassin et Herman Buhl.

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